mardi 9 juillet 2013

L'ère de l'enfant idéal se rapproche


Une nouvelle technique permet de vérifier les chromosomes d'un embryon avant son implantation lors d'une fécondation in vitro.

Connor, le premier bébé dont l’ADN a été vérifié de façon complète avant son implantation, est né récemment. L’ADN a été « vérifié » et non pas séquencé, bien que cela aurait été possible aujourd’hui. Les parents de Connor ne présentaient pas de risque particulier d’anomalie génétique mais voulaient mettre toutes leurs chances de leur coté après plusieurs tentatives sans succès. Les chercheurs ont donc créé treize embryons par fécondation in vitro (FIV). Ils ont prélevé quelques cellules après cinq jours de développement et on ensuite vérifié qu’il n’y avait pas de duplication ou de perte de séquence au sein de chaque chromosome. Trois embryons ont été validés par ce test et l’un d’entre eux a été implanté tandis que les deux autres ont été congelés. L’idée derrière ce test est de réduire les risques de fausses couches qui sont élevés après une FIV : le taux de succès à l’heure actuelle est inférieur à 20%.

Pourquoi il n’y a pas forcément de quoi se réjouir
Ce qu’on sait faire aujourd’hui pour un fœtus âgé de quelques semaines, à savoir séquencer entièrement son ADN, est désormais possible en DPI (diagnostic préimplantatoire) en utilisant cette procédure. L’article du New Scientist comme celui du Guardian notent tous les deux que cela pourrait conduire à la recherche de l’enfant idéal. On entre donc de plain pied dans l’ère de l’enfant choisi pour sa perfection supposée. Mais l’avenir pourrait s’avérer cruel : le séquençage complet d’un génome réserve une multitude de mauvaises surprises et les parents ayant recours à de telles méthodes seront incapables de choisir un embryon : nous sommes tous porteurs de gènes déficients, si ce n’est à l’état homozygote, certainement à l’état hétérozygote (porteurs sains) et il deviendra impossible de faire un choix raisonné lorsque des dizaines, des centaines voire des milliers de paramètres seront en jeux. Les auteurs de ces articles pensent que ce risque est faible car le nombre d’embryons disponibles après un FIV est limité ; en effet on ne peut ponctionner qu’un nombre limité d’ovules après une stimulation ovarienne. Mais qu’adviendra-t-il quand tous les embryons s’avéreront déficients pour une raison ou pour une autre ? Comment fera-t-on ? Sans doute serait-il judicieux de relire Le Meilleur des mondes d'Aldous Huxley.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

L'ère pas l'aire !!! Pitié pour l'orthographe

Albert Barrois a dit…

Impardonnable ! Mea culpa... Et merci