jeudi 17 septembre 2009

Le daltonisme guéri par thérapie génique chez deux singes

La revue Nature a publié aujourd'hui un article annonçant que deux singes daltoniens avaient été guéris par thérapie génique. Des chercheurs de l'Université de Washington ont pu corriger ce défaut en introduisant un gène normal dans les cônes, cellules contenant des photorécepteurs. Pour cela un virus contenant le gène a été injecté sous la rétine ; quelques semaines après le traitement les deux singes ont été capables de discerner le rouge du vert, ce qu'ils étaient incapables de faire jusque-là. Et deux ans plus tard, aucun effet négatif n'a été constaté.

Le daltonisme
Le daltonisme fut décrit à la fin du XVIIIe siècle par un scientifique anglais lui-même victime de cette maladie, John Dalton. C'est la maladie génétique la plus fréquente : on estime qu'elle touche environ 8% des hommes et 0,5% des femmes. Cette différence s'explique par le fait que les gènes qui permettent de voir le rouge et le vert sont situés sur le chromosome X dont les hommes n'ont qu'une copie, alors que les femmes en ont deux. De plus ces gènes sont très proches et donc soumis à des mélanges fréquents, ce qui explique le très fort taux de mutations les affectant.

Une approche prometteuse chez l'homme
La technique utilisée chez les deux singes est relativement simple. Cependant bien que handicapant, le daltonisme n'est pas une maladie suffisamment grave pour envisager d'utiliser cet outil pour la guérir. On pourrait en revanche l'exploiter pour guérir d'autres maladies affectant les yeux, notamment celles induisant une cécité complète comme la maladie de Leber.

Un cerveau très "plastique"
Cette étude illustre par ailleurs une fois de plus la plasticité du cerveau : ces singes qui étaient daltoniens depuis toujours ont été en quelques semaines capables de reconnaître et identifier la couleur rouge qu'ils n'avaient encore jamais vue. Ceci implique que les cônes exprimant le gène corrigé ont pu transmettre l'information et induire une interprétation correcte par le cerveau.

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