lundi 1 juin 2009

Les cellules iPS, associées à la thérapie génique, se rapprochent du traitement de malades

C’est une étape supplémentaire qui vient d’être franchie dans la longue route qui mènera les cellules iPS vers la guérison de malades. Nature a publié dimanche un article d’équipes espagnoles et américaines montrant qu’on pouvait reprogrammer des cellules de patients, corriger leur défaut génétique, puis induire leur re-différenciation en un autre type cellulaire. Ces cellules corrigées ne peuvent pas encore être introduites chez des patients, mais pour la première fois on a généré des cellules iPS modifiées génétiquement chez l’homme. "Nous n'avons pas guéri un être humain, mais nous avons guéri une cellule" ; c'est ce qu'a déclaré Juan-Carlos Izpisúa Belmonte, le chercheur qui a dirigé cette étude.

Pourquoi est-ce important ?
Le principal problème de la thérapie génique consiste en la réintroduction chez le patient d’un gène sain ; l’approche la plus souvent tentée est basée sur des liposomes (vésicules à base de lipides) ou des virus modifiés, porteurs du gène sain. Ils sont introduits d’une façon ou d’une autre chez le patient et doivent viser les cellules atteintes, s’y introduire, et espérer que le gène sain ira remplacer le gène muté.
Une autre approche consiste à prélever des cellules, les guérir, puis les réintroduire. C’est évidemment plus simple au moins en théorie, mais cela reste extrêmement difficile avec des cellules différenciées. C’est là que les cellules iPS font toute la différence : on peut en effet prélever des cellules de la peau ou de n’importe quel tissu, les reprogrammer, les guérir puis les faire se différencier en un type cellulaire donné et enfin les réintroduire ; hormis cette dernière étape qui n’est pas encore possible chez l’homme, tout cela vient d’être fait pour l’anémie de Fanconi (voir plus bas) : des cellules de la peau de patients ont donné des cellules de la moelle osseuse indemnes du défaut génétique de ce patient. Ce sont donc des cellules parfaitement compatibles du point de vue immunitaire et qui devraient pouvoir guérir cette maladie.

Ce qu’il faut encore mettre au point
Le protocole de reprogrammation qui marche le mieux à l’heure actuelle consiste à intégrer dans le génome les facteurs induisant cette reprogrammation. Même s’il a été démontré depuis qu’on peut introduire puis éliminer ces facteurs (voir 1, 2, 3), cette méthode marche moins bien et n’a pas été exploitée pour cette étude. C’est ce qu’il faudra faire avant de passer à des tests cliniques où l’on réintroduira les cellules guéries chez des patients.


Qu’est-ce que l’anémie de Fanconi ?
L’anémie de Fanconi est une maladie génétique très rare (1/350.000 naissances) et grave affectant le sang, et plus précisément la moelle osseuse, productrice des cellules sanguines, qui ne joue plus son rôle. De nombreuses et très variables malformations congénitales sont associées et les patients ont un risque accru de cancer, notamment de leucémie. Le seul traitement possible est une greffe de moelle osseuse qui peut guérir l’anémie, mais pas les autres défauts.
Lien Wikipedia

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