jeudi 9 octobre 2008

Doutes et falsifications ?

Le premier article décrivant des cellules souches adultes comme très semblables à des cellules souches embryonnaires fut publié en 2002 par l'équipe d'une chercheuse belge, Catherine Verfaillie, en poste à l'université du Minnesota à l'époque - elle a rejoint depuis l'université catholique de Louvain. Un papier précédent de cette même équipe dans la revue Blood (Blood (vol 98, p 2615), sur un sujet proche, va devoir être rétracté suite à une enquête de l'université du Minnesota. Il s'avère qu'une étudiante en thèse a utilisé à deux reprises la même figure pour illustrer des expériences soi-disant différentes. D'autres cas moins importants d'altérations d'images ont également été relevés. Ces pratiques, comme la manipulation du contraste et de la brillance, sont aujourd'hui interdites car elles modifient une image de façon non homogène, permettant par exemple de supprimer un signal faible tout en augmentant artificiellement un signal fort. Néanmoins, l'université du Minnesota a demandé la rétractation de cet article.

Catherine Verfaillie est-elle en cause dans cette histoire ? Nullement, comme l'a reconnu l'université. Elle aurait cependant dû être plus attentive aux données publiées dans les articles sorties de son laboratoire comme elle le reconnaît elle-même. Cependant, tout chef d'équipe sait qu'un jour ou l'autre un étudiant fera ce genre de bêtise, et ne peut qu'espérer s'en apercevoir à temps. En tout cas, cela ne retire rien à l'article pionnier que Verfaillie a publié en 2002 dans Nature. Celui-ci est pourtant également sur la sellette car à ce jour, aucun laboratoire n'a réussi à reproduire complètement cette étude.

Est-ce à dire que tout le travail de Verfaillie est à oublier ? Certainement pas. Mais cela illustre la difficulté de la recherche en général, et de celle sur les cellules souches en particulier. Il ne faudra pas être surpris si certains travaux, comme ceux du coréen Hwang Woo-suk , se révèlent entièrement fabriqués.

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